ARTS MOUVANTS vous parle du L.A.D. "L'EXCEPTION"

16 Mar 2019

ARTS MOUVANTS vous parle du L.A.D. « 1 Livre. 1 Adaptation. 1 Débat » > « L’Exception »

D’après le roman ‘ Refus de témoigner’ de Ruth Klüger.
Une pièce-matériaux de Jacky Katu

Avec Sandra Duca

Au Théâtre de la Contrescarpe.

Représentation de la pièce dans le cadre des Rendez-vous L.A.D, un Livre / une Adaptation / un Débat du Théâtre de la Contrescarpe

Prochain rendez-vous le samedi 16 mars 2019 à 14 heures 30.

Ruth est une enfant comme les autres, une enfant comme les autres qui porte une étoile jaune.
Septembre 1942, arrêtée à l’hôpital de Vienne dans lequel travaillait son père, elle fera partie du dernier convoi en partance pour les camps.

Le personnage de la pièce ne se positionne pas en victime. Juive déportée dans le camp de Theresienstadt, puis en 1944 à Auschwitz, elle reste avant tout une enfant, et bientôt une adolescente.

Son rapport avec sa mère, déportée avec elle, reste conflictuel. Malgré la promiscuité et les souffrances de leur quotidien, elle n’a pas un sentiment de pitié pour sa mère, elle continue de ressentir de l’agacement, cet agacement propre à tous les adolescents.
Elle est fière de son étoile, car elle a cette ambivalence de l’âge et cet esprit de contradiction : vous me rejetez, mais c’est moi qui vous méprise.
Tatouée à Auschwitz, marquée au fer, elle a cet instinct de survie et, déterminée, se convainc que cette trace indélébile sera l’illustration tangible de l’histoire qu’elle aura cœur à raconter.
De cette situation d’humiliation elle se crée des raisons de tenir, des idées d’avenir.

Elle ne mourra pas ici, cette intime conviction est sa façon de tenir debout.

Sandra Duca joue, mime, exprime ce cri qui ne sort pas. Ce combat pour résister se joue dans les mouvements du corps, intenses, électriques.
Au delà des mots ce sont les gestes qui expriment la souffrance.

Contorsionniste de l’âme, elle interprète avec force ce cri étouffé, ce refus de témoigner de Ruth Klüger.

Jacky Katu adapte et met en scène ce texte profond en respectant le vœu le plus cher de l’auteur : se raconter mêlée aux prises de l’histoire sans jamais être l’Histoire.

On peut dire, cher Théâtre de la Contrescarpe, qu’un ange a traversé le plateau.