CULTURACTU vous parle de MAIS DU SOLEIL QUE RESTE-T-IL ? D’APRÈS MAURICE GENEVOIX

4 Déc 2021

CULTURACTU vous parle de MAIS DU SOLEIL QUE RESTE-T-IL ? d’après MAURICE GENEVOIX

Maurice Genevoix,
la guerre en ligne de front

C’est un bel hommage rendu à Maurice Genevoix au Théâtre de la Contrescarpe, salle située à deux pas du Panthéon où l’écrivain repose depuis l’an dernier. « Mais du soleil que reste-t-il ? » mis en scène par Géraud Bénech porte la voix de l’auteur à travers l’incarnation émouvante et le jeu puissant de Stanislas de la Tousche et Rémy Chevillard.

L’intimité de la salle, l’ambiance sombre semblant éclairée par des flambeaux se prête au récit. Un homme, penché sur son écritoire se souvient. La Grande Guerre. Celle qui a fauché tant d’hommes jeunes et en marqué à vie tant d’autres. Stanislas de la Tousche incarne Maurice Genevoix qui revit ces instants à jamais gravés et Remy Chevillard, le jeune officier, l’auteur qui, à 24 ans, fut projeté dans l’enfer des tranchées.

Entre les comédiens se tissent deux récits entrecroisés. Le premier, publié en 1923, extrait d’un ensemble intitulé « Ceux de 14 » évoque les combats des Eparges, les journées de bataille de 1915 pour conquérir cette crête, située à quelques encablures de Verdun. Un point stratégique occupé par les Allemands que les Français vont devoir prendre d’assaut. 50 000 soldats des deux camps y laisseront la vie dont l’auteur du « Grand Meaulnes », Alain Fournier. Le second récit est extrait de « La Mort de près », un ouvrage publié en 1972 dans lequel, plus de 50 ans après, l’auteur, devenu académicien, était revenu sur son expérience tragique de soldat.

À travers les textes de Maurice Genevoix, les deux comédiens incarnent l’œuvre avec force. On y retrouve la mission, le devoir, le courage, les ordres, la préparation de l’assaut, la rencontre avec la mort, celle des autres et la sienne avec laquelle il se retrouve en tête à tête.
Un récit qui tient à la fois de la précision chirurgicale des combats et du domaine des émotions. Intactes. Chaque geste, regard, chaque face à face dans le son assourdissant de la bataille est présent à travers le jeu des comédiens.

Grièvement blessé au combat, Maurice Genevoix n’aura de cesse d’écrire au cours de sa convalescence et par la suite, honorant le souvenir des disparus mais offrant aussi un hymne à la nature et la liberté avec « Raboliot », écrit au coeur de la Sologne, région qu’il affectionnait tant.

Si vous connaissez peu l’œuvre de Maurice Genevoix, le Théâtre de la Contrescarpe vous offrira une belle entrée en matière et si vous l’avez déjà lue, vous y retrouverez le verbe de l’émotion.

Marie-Hélène Abrond

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