FROGGY’S DELIGHT vous parle de LE RÊVE DE MERCIER

5 Mai 2022

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FROGGY’S DELIGHT VOUS PARLE DE « LE RÊVE DE MERCIER »

Comédie dramatique d’Alain Pastor, mise en scène de Pascal Vitiello, avec Séverine Cojannot et Patrick Courtois.

La princesse et le révolutionnaire, potentiels inspirateurs d’une fable à la manière lafontainiennne, sont les protagonistes de la comédie dramatique composée par Alain Pastor.

Inscrit dans le genre du théâtre de conversation sur fond historique « Le Rêve de Mercier » relate la rencontre fictionnelle, dans une situation dramatique, de deux figures réelles ayant vécu au 18ème siècle dont les différences tiennent tant au statut social qu’au positionnement sur l’échiquier politique.
Sous le régime de la Terreur, inculpée pour conspiration contre l’Etat, Françoise-Thérèse de Choiseul-Stainville, aristocrate issue d’une famille de la noblesse d’épée depuis l’an mille 1000 devenue princesse de Monaco par mariage, voit entrer dans sa geôle l’écrivain Louis-Sébastien Mercier issu de la petite bourgeoisie devenu député qui se trouve emprisonné pour dissidence.
La partition s’avère émérite tant par l’écriture dans la belle langue classique en usage au temps de l’action, et ce sans esbroufe ni pédantisme, que par la dramaturgie de la confrontation affranchie de la réduction manichéiste.
Et, de plus, avec une gestion judicieuse et réussie de la tension dramatique qui préside au dévoilement des personnalités et à la confrontation d’idées, dont nombre d’entre elles revêtent une résonance contemporaine, révélant leur convergence philosophique sur un idéal humaniste.
Au service de cet passionnant opus se déroulant dans la scénographie épurée de Livia Ruspoli, quelques éléments mobiliers pour signifier la cellule, complétée par le jeu de lumières de Thibault Joulié, Pascal Vitiello signe une mise en scène appropriée et une efficace direction d’acteur.
Au jeu, en costumes d’époque confectionnés par Corinne Pagé, deux comédiens à l’unisson qui gèrent tant la joute oratoire que les moments d’émotion.
L’aguerri Patrick Courtois campe avec truculence le bouillant Mercier révolutionnaire convaincu mais culpabilisé par les dérives de violence sanguinaire inhérents à la dictature, qui ne visent pas seulement l’aristocratie considérée comme l’ennemie héréditaire de l’égalité, de la liberté et du peuple mais également les opposants de tous bords et les plébéiens récalcitrants et, en tout état de cause, déstabilisé par l’argumentaire de son interlocutrice.
Séverine Cojannot, à la délicate physionomie évoquant celle des modèles de Elisabeth Vigée-Lebrun, la peintre portraitiste de l’époque, incarne magnifiquement la finesse de cœur, la pertinence d’esprit et la force morale de cette princesse au destin tragique qui n’échappera pas à la guillotine.
Et ils assurent la remarquable qualité de cet excellent spectacle.

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