LA REVUE DU SPECTACLE vous parle de COQUELICOT

15 Juil 2022

prisca demarez coquelicot©fabienne rappeneau 7

LA REVUE DU SPECTACLE vous parle de « COQUELICOT »

« Coquelicot » Prisca Demarez

Un tourbillon de vie en jupe de tulle rouge

Alors que Peter Brook prenait son envol ce samedi 2 juillet, laissant au théâtre un espace définitivement vide, je prenais place au Théâtre de la Contrescarpe en soirée pour assister à un spectacle avec en tête d’affiche Prisa Demarez. Quand son attaché presse – un super mec ! (on ne remercie pas assez les attachés de presse) Passionné – m’a envoyé les infos, j’ai dit : oui ! Sans hésiter.

Prisca Demarez, je me souvenais d’elle dans le rôle de la méchante reine dans la comédie musicale « Blanche Neige » qui se jouait à Bobino. J’avais embarqué mon fils, alors âgé de 6 ans, et il s’était ennuyé, sauf devant les sept nains qui étaient « vachement marrants » et parce que la reine faisait « un petit peu peur de temps en temps ». La Reine, majuscule et magistrale Prisca. Sans elle, le show n’aurait donc pas été le même. La voix, le corps et l’énergie qu’elle déployait sur scène étaient époustouflantes ! Quelques heures plus tard, grâce au réseau social, j’ai envoyé un message très court à l’artiste pour la féliciter de m’avoir tenu sur le siège de Bobino jusqu’au bout. Saluant sa performance.

La revoir, seule cette fois, car entre « Blanche neige » et « Coquelicot », il s’en est passé des shows ! De « Cats » à « Avenue Q » en passant par l’excellent « Cabaret », elle en a joué des spectacles de haut niveau. Mais elle n’était pas en solo. Là, oui ! Presque, car un excellent claviste accompagne sa voix divine.

Prisca est bien là ! Elle donne, elle joue, elle chante et partage ce bonheur palpable d’être sur une scène et d’y être bien. Si bien, qu’elle pourrait même « mourir sur scène ». Dans « Coquelicot », elle se livre, c’est elle, l’artiste. Elle raconte au public, un bout de son parcours, les idées reçues sur son métier, les incompréhensions des uns et des autres, les siens, ses proches comme souvent, malheureusement. Faire plaisir pour ne pas trahir, accepter de s’éloigner, loin, très loin, de son désir. Tel a été le destin de Prisca Demarez. Puis, soudain, le désir devient plus fort et agir c’est sauver sa peau, « être ce qu’on est, vivre ce qu’on veut » pour ne pas sombrer piano piano…

Elle a travaillé dur mais, toujours, elle a été passionnée. Cela se sent, se ressent tant elle offre aux spectateurs le bonheur de jouer, d’être là, si vivante, si débordante d’envie, si belle et surtout sensationnelle. Car, des espaces vides qu’elle a rencontrés sur son chemin, l’artiste a pris une place à chaque recoin d’une scène pour incarner, chanter et danser. Voilà toute la beauté de son « Coquelicot » : « petit pavot sauvage à fleur rouge vif ». Vêtue d’une jupe en tulle rouge, elle tourbillonne de vie autour de son récit ponctué de chansons sans jamais déborder. Juste ce qu’il faut pour émouvoir, le dernier morceau, en particulier.

Prisca Demarez, il faut aller la voir, mieux, aller l’entendre et écouter. L’entendre et profiter.

Peter Brook s’en est allé, triste nouvelle pour le monde du spectacle vivant, alors quoi de plus rassurant de voir que l’espace continue d’être occupé par des artistes brillants qui, avec pour seuls complices : la musique, le chant, le corps, leur voix et sans autre décor, ne partagent que la beauté de leur immense talent.

Ainsi va la vie, ainsi est Prisca Demarez et son solo que je vous recommande chaudement cet été.

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