LA THÉATROTÈQUE vous parle de J’AI SAUVÉ LA FRANCE

27 Mar 2022

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LA THÉÂTROTÈQUE vous parle de  » J’AI SAUVÉ LA FRANCE • L’INCROYABLE DESTIN DE CHARLES VII « 

Plié sous le poids des années et des devoirs : le vieux roi Charles VII nous dévoile sa vie au Théâtre de la Contrescarpe.
Une enfance marquée par le traumatisme d’Azincourt, la succession de ceux qui ont perdu la vie, la ligne de sa main hantée par le fantôme de Jean sans Peur, qu’il tua à seize ans sur le pont de Montereau… Dans l’adversité, la guerre, les querelles politiques et les trahisons, le fer, le sang, le roi est hanté par ses propres vulnérabilités et apprend peu à peu, à asseoir son pouvoir, à s’isoler de ceux qui l’ont rendu heureux et prospère dans sa jeunesse.

Trente-neuf ans de règne : plus que la présence au pouvoir de tous les présidents de la Ve République réunis, de Charles de Gaulle à François Mitterrand ; Le règne de Charles VII s’est façonné autour de notre histoire.
On a vu la victoire succéder au désastre, l’unité nationale après la guerre civile, la monarchie centralisée puis l’anarchie féodale, les armées professionnelles succéder aux écorcheurs, l’ordre financier succéder au brigandage, la prospérité après la famine, les premières indulgences de la Renaissance à la dureté du Moyen Âge. L’héritier douteux, affaibli et souffrant du Roi Fou est considéré comme le dernier au sommet du pouvoir et de la gloire.
De 1422 à 1461, Charles VII régna respectivement sur une France déchirée par la guerre, occupée aux trois quarts, exsangue, puis sur l’État le plus fort et le plus unifié d’Europe.

Bien sûr, il y a le miracle politique, psychologique, et spirituel de Jeanne d’Arc et ses épopées. Mais le spectateur penché sur ce siècle, débordant de figures emblématiques et de vérité comme une tapisserie animée, sort littéralement envouté par l’énergie et le talent des comédiens.

Ce roi est tout à la foi l’homme de l’échec et celui des apothéoses. Nous avons là un panorama exhaustif de l’histoire de la vie du roi Charles VII jouée admirablement par Denis SOUPPE, Leo BASTARD, Anne-Victoire ARMSTRONG, Sophie TAOC et Rémi MAZUEL. Et pour renforcer cette talentueuse distribution, on découvre la personnalité d’un roi, analysée en détails par lui-même, par l’auteur de la pièce et par notre regard de spectateur envouté par cette mise en scène remarquable de Rémi MAZUEL.

Cette pièce est une réussite évidente car elle montre – avec une précision horlogère dans un temps scénique relativement court pour y loger la vie de ce monarque – que ce roi sera capable de surmonter les infortunes d’une enfance dominée par le malheur, de compter sur l’aide indispensable de femmes d’exception – Yolande d’Aragon, Jeanne d’Arc, Agnès Sorel – jouées admirablement dans cette pièce et de s’entourer d’une cohorte de serviteurs mus par une cause exceptionnelle : la formation d’une patrie.

La salle entière se penche envoutée par des comédiens passionnés sur ce siècle, débordant d’hommes et de faits à la manière d’une tapisserie de l’époque avec au premier plan l’auréole de la Pucelle et les flammes de son bûcher.

Dès lors on s’aperçoit vite avec le roi que l’épopée de la vierge lorraine n’est que la plus extraordinaire des « merveilles advenues en ce temps ».

La douloureuse préparation de l’événement, le labeur d’un quart de siècle grâce auquel en furent obtenus des fruits inespérés sont eux-mêmes des prodiges.

Le roi Charles VII était un homme de faiblesse et un homme de mort qui nous apparaît là conforme à ce que l’histoire nous en raconte .

Cette pièce évoque habilement les turbulences des années incertaines et troublées, d’un roi, insuffisamment étudiées dans les programmes d’histoire, car n’oublions pas que l’Histoire avec un grand «H» dans laquelle la vie de ce monarque nous replonge, devrait être comme le théâtre, un remède à la faculté d’oublier la déraison de la guerre : sujet d’actualité aux portes de l’Europe.

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