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Je vais enfoncer des portes ouvertes en disant tout le bien que j’ai pensé de ce spectacle tant les critiques positives sont unanimes à son sujet, mais mieux vaut enchérir dans l’encensement que l’inverse. Non ?
Nous sommes dans le high level de la réussite : thème, texte, comédiens.
Didier Caron, (texte et mise en scène) nous donne à voir le clair-obscur d’Emile Zola, pourtant ô combien placé haut sur le piédestal de la culture littéraire et politique française.
Par le truchement de discussions avec Léon Daudet (fils d’Alphonse), qui ne l’aimait guère, notre jugement passe en permanence de l’admiration au doute quant à la personnalité et aux motivations dans ses combats de l’auteur de Germinal, et surtout du fameux J’accuse, publié dans l’Aurore, au plus fort de l’affaire Dreyfus.
C’est la scène de dégradation du Capitaine, couverte pour le Figaro par Léon, pamphlétaire nationaliste et antisémite, et qu’il relate à Emile (ami de son père) qui déclenche les foudres de ce dernier et enclenche le processus de réflexion et d’action qui aboutira à cet article titré J’accuse. Et c’est cette montée dans l’indignation, la révolte et le besoin de défendre le Capitaine, (juif, accusé de trahison militaire, condamné au bagne), que nous suivons tout au long des dialogues, dans lesquels chacun des deux hommes expose en toute logique ses points de vue. Et nous livre en aparté son sentiment sur son interlocuteur.
Malgré le sujet, les bons mots fusent, et les piques sont des estocades verbales au vocabulaire qu’il fait bon entendre.
Les deux interprètes, Pierre Azéma (Zola) et Bruno Paviot (Daudet) sont incroyables de justesse, de maîtrise et de profondeur.
Un spectacle que je vous conseille de réserver vite. Et une fois munis de vos places, d’arriver en avance au théâtre pour être en tête de queue.
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